Le guide pratique pour un déménagement réussi


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Vous allez bientôt déménager et la liste des tâches à accomplir vous semble interminable ? Pas de panique ! Je vous propose un guide pratique qui vous aidera à planifier votre déménagement de manière efficace.
Suivez ces étapes clés pour vous assurer un déménagement réussi.

 

⭐ Commençons par la partie administrative :

Déménager entraîne de nombreuses démarches administratives. Pour gagner du temps, pensez à faire un maximum de ces démarches sur internet, par mail ou via votre espace client.

 

Le plus tôt possible :

• Locataire : résilier le bail (en général 3 mois de préavis)         
Propriétaire : informer le syndic s’il y en a un et lui demander l’arrêté des comptes

• Faire appel à une société de déménagement si nécessaire ou contacter les proches qui vous aideront pour qu’ils se réservent la date du déménagement.

• Faire votre demande de congé pour déménagement auprès de votre employeur. Selon votre convention collective, il se peut que vous ayez le droit à un jour de congé pour déménagement.

• Procéder au changement d’établissement scolaire ou de garde des enfants

• Commencer à lister les différents organismes et prestataires auxquels notifier le changement d’adresse. Pour compléter cette liste, vous pouvez noter les courriers reçus durant une certaine période (pensez aussi aux abonnements, offres commerciales, newsletters, …)

•  Lister s’il y en a les travaux à faire avant l’emménagement et les planifier (refaire la peinture, installer des placards intégrés, remettre l’électricité aux normes, …). Lorsque c’est possible, il est bien plus simple de faire le maximum de travaux avant d’emménager (pas de meubles à protéger ou déplacer).

 

Deux mois avant le déménagement :

•  Prévenir du changement d’adresse les administrations, organismes, sociétés, …(liste non exhaustive) :

- Employeur,
- Mairie (pour les ordures ménagères et la carte électorale)
- CPAM, RSI, CAF, complémentaire santé, caisse de retraite, …
- Impôts, centre du service national (si vous ou vos enfants avez entre 16 et 25 ans)
- Fournisseurs internet, téléphone, …
- Banque et organismes de crédits
- Assurances (voiture, habitation, santé, assurance-vie,…)
- Si vous avez une concession funéraire, le service responsable de la gestion du cimetière
- I-cad si vous avez un animal identifié (tatoué ou pucé)
- Abonnements, presse, …

La plupart de ces démarches peuvent se faire en ligne.

Le gouvernement a d’ailleurs mis en ligne un site permettant de changer d’adresse auprès de plusieurs organismes en même temps.

•  Vous pouvez également demander à la Poste de réexpédier votre courrier (service payant), durant une durée de 6 ou 12 mois.

 

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Trois semaines avant le déménagement :

•  Résilier les contrats d’eau, gaz, électricité de l’ancien logement. Certains prestataires vous proposent un rendez-vous pour relever le compteur.

•  Ouvrir les contrats d’eau, gaz, électricité pour le nouveau logement.

•  Faire une liste de tout ce qui sera utile au moment du déménagement : papier et scotch pour noter le nom des pièces.

 

Les derniers jours avant le déménagement :

•  Prévenir les voisins du dérangement.

•  Vérifier que l’eau, le gaz, l’électricité et le téléphone/internet sont bien en service dans le nouveau logement.

•  Traiter les factures et papiers en-cours pour éviter d’ajouter cette charge à celle de tout ranger dans le nouveau logement.

 

 

Après le déménagement :

• S’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre.

• Choisir un nouveau médecin traitant.

• Faire inscrire votre nouvelle adresse sur votre carte grise (le délai est d’un mois ; vous pouvez le faire en ligne sur le site www.service-public.fr).

• Le changement d’adresse sur la carte nationale d’identité ou sur le passeport n’est pas obligatoire.

• Si vous étiez locataires, vous pouvez récupérer votre dépôt de garantie dans les deux mois suivant le déménagement.

Attention : Même si vous changez de logement, le délai de conservation des papiers concernant l’ancien logement continue de s’appliquer.

 

⭐ Voyons maintenant la partie plus technique

 

Mis à part les démarches administratives mentionnées dans la première partie, il y a plusieurs étapes à respecter pour bien organiser son déménagement.

 

Le plus tôt possible :

•  La première étape pour éviter les mauvaises surprises est de vérifier que tous vos meubles passeront bien les escaliers et les portes (au départ et à l’arrivée).
Si vous passez par un professionnel, il doit en principe se déplacer pour vérifier tout ça.

•  Prévoir également la réservation d’une camionnette de location si vous ne passez pas par une entreprise de déménagement. Attention, mieux vaut réserver tôt, surtout si vous déménagez un week-end ou durant la période estivale.

 

Un mois avant le déménagement :

•  Veiller à bien s’équiper en matériel : cartons de toutes tailles (on en trouve dans les magasins de bricolage), gros scotch, marqueur, cutter, papier bulle ou journaux (plus écologiques). Les objets fragiles peuvent aussi être calés dans des serviettes éponges. Prévoir quelques paires de gants pour la manutention des meubles.

•  Prévoir la garde des enfants et/ou des animaux de compagnie le jour J.

•  Commencer à faire les cartons assez tôt pour étaler la tâche dans le temps : emballer les objets qui ne seront plus utilisés d’ici le déménagement. Ne pas hésiter à faire du tri en même temps, ce sera autant de moins à déménager.

Pour bien vous organiser et voir le chantier avancer, définissez des zones : une zone ou tout est emballé et étiqueté, une zone pour les objets à vendre, donner, une zone pour les objets qui serviront au dernier moment, … et ainsi de suite. Cela vous donnera le sentiment qu’il y a des endroits terminés.

 

 

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•  Marquer les cartons au fur et à mesure : noter la pièce de destination et un bref descriptif de son contenu.

•  Demander en mairie un arrêté municipal de stationnement pour déménagement, pour réserver l’emplacement devant votre logement le jour du déménagement (l’ancien et le nouveau si nécessaire). Attention, c’est à vous de fournir la signalisation (plots ou panneaux) et d’y afficher l’arrêté.

 

Une semaine avant le déménagement :

•  Consommer les surgelés, et veiller à ne pas faire trop de stock alimentaire.

•  Préparer une valise avec toutes les affaires utiles pour les 2 prochaines semaines : cela permet de faire les cartons et de les déballer ensuite tranquillement en étant sûr d’avoir tout ce dont on a besoin à portée de main (vêtements, sous-vêtements et nécessaire de toilette notamment).

 

La veille du déménagement :

•  Tous les meubles doivent être vides.

•  Décrocher les tableaux et rideaux.

•  Dégivrer le congélateur.

•  Mettre de côté tout ce qui doit être accessible rapidement (vêtements, ustensiles de cuisine, provisions, papiers, médicaments, clés, papier toilette...).

•  Prévoir de quoi pique-niquer et dormir la première nuit.

•  Charger à fond le(s) téléphone(s) portable(s).

•  Garder de côté de quoi faire le ménage dans l’ancien logement (sacs poubelle, balai ou aspirateur, chiffons, éponges, …), …

•  …mais aussi de quoi démonter/remonter les meubles.

 

Jour J :

•  Attacher les fils des gros équipements avec du ruban adhésif.

•  Veiller à ce que le chemin des déménageurs (entrée, pallier…) soit bien dégagé !

•  Donner des consignes précises aux déménageurs (que ce soient des déménageurs professionnels ou vos amis). Prévoir de quoi boire pour tout le monde.

•  Relever les compteurs d’eau, gaz et électricité de l’ancien et du nouveau logement.

 

⭐ Quelques astuces supplémentaires :

Concernant vos meubles :

•  Mettez toutes les petites pièces (vis, caches, …) dans un sac de congélation ou une pochette plastique de classeur. Glissez également dedans un papier sur lequel vous noterez le nom du meuble. Fermez bien le sachet avec un élastique, un morceau de ficelle ou du scotch.
Si vous scotchez ce sachet sur le meuble, attention : le scotch risque de laisser des traces difficiles à enlever. Vous pouvez éventuellement utiliser du film étirable qui lui ne laisse pas de traces.

•  Si vous avez peur d’oublier une étape lors du remontage, prenez des photos des différentes étapes de démontage.

•  Pour éviter d’abimer le sol en déplaçant les gros meubles, glissez dessous des cartons ou un vieux tissu.

 

Eviter le mal de dos et les accidents :

• Cela semble évident mais un rappel est souvent nécessaire : ne portez pas trop lourd. Plus les cartons sont grands, moins les affaires à mettre dedans doivent être lourdes (les livres ne vont donc que dans des petits cartons).

• Plus vous tenez le carton contre votre corps, plus il sera facile à soulever.

• Lorsque vous vous baissez, ne baissez pas le dos mais les genoux ! Pliez les genoux et bloquez les abdominaux. Si vous devez pivoter, utilisez vos pieds et non vos hanches (risque de gros blocage de dos, c’est du vécu !)

• Repérez où vont les cartons avant de les soulever et libérez le passage.

 

 

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Au moment du déballage :

•  Faites un plan rapide pour déterminer la position des meubles avant de tout déballer. Prenez les mesures des pièces et n’oubliez pas de faire attention aux portes, fenêtres et radiateurs. Veillez également à l’emplacement des prises.

•  Après avoir disposé les gros meubles, vous n’aurez pas le temps de déballer tous les cartons en un jour. Il faut donc hiérarchiser les priorités : commencez par la cuisine car vous avez besoin de cette pièce plusieurs fois par jour. Mais ne déballez pas tous les cartons tout de suite. Privilégiez les ustensiles indispensables. Attaquez ensuite le déballage dans la salle de bain. Faites enfin les chambres et le salon.

•  Si vous avez peur de ne plus parvenir à bien rebrancher tous les câbles à l’arrière de votre ordinateur de bureau, prenez une photo avant de les débrancher.

•  Votre assurance habitation peut couvrir la casse liée au déménagement. Lisez bien les conditions de celle-ci. En cas de recours à des déménageurs professionnels, cela vous évitera de payer cette assurance une seconde fois.
Si celle-ci n’est pas incluse, vous pouvez éventuellement demander une extension de garantie.

 

 

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En conclusion, organiser un déménagement nécessite une planification et une approche méthodique. En suivant les étapes administratives et techniques, vous pouvez éviter les problèmes et assurer une transition en douceur. N'oubliez pas de vous accorder un temps d'adaptation une fois installé dans votre nouveau logement. Bon déménagement !

 

 

 

 

Astuces rangement et organisation

 

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01/04/2019

TPE, comment gérer les entrées/sorties de papiers ?

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Vous la connaissez, cette boite qui contient pêle-mêle tout un tas de documents, dans laquelle vous priez pour ne pas avoir besoin d’y fouiller ? Quand on doit se concentrer sur son cœur de métier, il est difficile d’organiser le flux des documents qui arrivent en permanence. Rassurez-vous il y a des solutions !

Avec quelques automatismes, on peut facilement gagner du temps et fiabiliser son système de classement. De plus tous les documents ne sont pas à garder : les documents importants sont ceux qui ont un impact administratif, financier ou juridique sur l’entreprise.


Quels documents ?

En schématisant, il n’y a que 3 types de documents à maitriser :

  • Les documents courants : factures, courriers, devis,…
  • Les documents de gestion : analyse, stratégie, contrats, …
  • Les documents permanents : statuts, actes immobiliers, formalités de création,…

 

La fréquence d’entrée/sortie est inversement proportionnelle à l’importance du document. Les documents courants sont très abondants en quantité et demandent donc beaucoup de temps de traitement mais leur durée d’utilisation est faible. Attention tout de même à leur durée de conservation : si les publicités et magazines peuvent être jetés, tout document servant de justificatif comptable (facture, relevé bancaire) est à conserver 10 ans. Ces documents vont donc être rapidement archivés.

La seconde catégorie (les documents de gestion) génère peu de documents, mais un bon historique pour suivre l’évolution de l’entreprise est primordial pour la stratégie de l’entreprise à moyen et long terme.

Enfin, la 3ème catégorie est peu utilisée mais ces documents ne doivent absolument pas se perdre. Il faut donc les conserver à part et dans l’idéal les scanner pour avoir une copie numérique.

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Définir une arborescence

Un classement efficace permet de gagner du temps. S’il est bien défini, il doit être intuitif dès l’étape de rangement. On retrouve ensuite directement le document voulu, même si quelqu’un d’autre l’a rangé, et même en l’absence de ceux qui l’utilisent habituellement.

Tout passe par une bonne arborescence de départ : créer une arborescence consiste à déterminer un ensemble de dossiers et sous-dossiers permettant de classer tous les documents.

L’arborescence doit donc être compréhensible et accessible à tous les utilisateurs. Elle doit également être évolutive et s’adapter aux changements qui interviennent dans l’entreprise.

 

Avant de commencer, quelques questions permettent de poser les bonnes bases :

  • Qui sont les utilisateurs (au niveau de la production des documents, de la consultation, de la gestion)
  • Quelles sont les activités de l’entreprise ? Quels sont les documents qui en découlent ? ou à l’inverse : à quelle activité se rapportent les différents types de documents ?

Pour définir l’arborescence, n’utilisez pas votre organigramme mais vos activités. Ce sont elles qui doivent servir de base. Il ne s’agit pas forcément des activités commerciales. Pour classer les documents comptables, définissez les différentes « activités » comptables (fournisseurs, clients, fiscal, banque et caisse, personnel)

Attention, l’arborescence ne sera pas forcément identique pour les papiers et les données informatiques.

 

La durée de conservation des contrats et documents commerciaux n’étant pas la même que celle des factures, évitez de tout classer ensemble. Séparez au quotidien les documents courants des autres documents. Vous gagnerez ainsi du temps au moment d’archiver mais aussi en cas de recherche.

Documentation permanente ou de gestion :

Contrats (eau, gaz, électricité, téléphone, internet)

Banque (prêts, contrats)

Fournisseurs (accords, contrats,…)

Personnel (convention collective, contrats de travail,…)

Immobilier (bail, loyer, achat)

Caisses sociales (adhésion, échéanciers)

Partenaires  (comptable, syndicats, …)

Assurances (contrats, échéances)

Formalités de création, reprise (K-bis, annonce légale, statuts,…)

 

Documentation courante :

Banque (relevé de compte) à classer par ordre chronologique

Documents fiscaux à classer par type d’impôt

Clients (devis, commandes, facture) à classer par ordre chronologique

Fournisseurs (commandes, factures) à classer par ordre alphabétique

Social (bulletins de paie, charges sociales) à classer par mois

Immobilisations (factures) à classer par ordre alphabétique

Documentation produits à classer par produit

Documentation professionnelle (revues, abonnements, catalogues…)  à classer par sujet

 

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Classer et stocker

Les documents reçus n’iront pas forcément directement dans le dossier correspondant. S’il y a un traitement à faire ou une action en attente, ils doivent passer par une étape de transition.

Exemple :

  • le double des devis émis ira dans un dossier « attente retour »,
  • le double de la facture émise ira dans un dossier «  attente règlement »,…
  • la facture fournisseur ira dans une bannette « à comptabiliser » puis « à payer »

 

Vient ensuite le moment du classement. Si votre arborescence a bien été définie, le classement est très simple. Evitez au maximum la catégorie « Divers ». Si vous l’utilisez, vérifiez régulièrement ce qu’elle contient : si un même type de document revient plusieurs fois dans cette catégorie, interrogez-vous sur la pertinence de lui attribuer une catégorie à part entière.

Stocker a un coût, au niveau financier, mais aussi en temps de recherche : plus on garde, plus on risque de perdre du temps à retrouver le bon document. Il est donc important d’éliminer tous les brouillons, doublons, anciennes versions, documents qui ne contiennent pas d’informations importantes (convocation à une réunion, …).

 

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Selon le volume de documents que génère votre entreprise, le système de stockage ne sera pas le même. Pour une TPE, une ou plusieurs boîtes d’archives en carton suffisent pour stocker les factures et documents courants de l’année comptable écoulée. Les documents courants de l’année  en cours peuvent être stockés dans des classeurs, par mois ou par ordre alphabétique, ou dans un grand trieur à soufflet.

Concernant les documents de gestion, attention à bien séparer les documents encore en cours tels que les contrats (de tout type) et ceux à archiver (contrats échus).

 

Archivage papier ou électronique ?

Si vous recevez des documents papiers, le fait de les scanner ne remplace pas l’original, du moins avec un scanner de bureau.

Il existe en effet une procédure de numérisation autorisée par l’administration fiscale, mais à ce jour, celle-ci nécessite le respect de plusieurs conditions généralement trop lourdes pour une TPE (signature électronique ou empreinte numérique, horodatage, procédure écrite et contrôle,…).Vous pouvez tout de même consulter l’article 102B du livre des procédures fiscales pour en savoir plus.

Ainsi, si vous scannez vos documents avec un scanner classique, cela ne vous dispense pas de conserver les originaux papiers.

Il faut également stocker vos factures papier dans un endroit « immédiatement accessible à toute requête de l’administration », c’est-à-dire en France, et dans un lieu dont vous avez l’accès.

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Si vous recevez des documents électroniques, vous devez également les conserver sous cette forme. L’impression de ces documents ne constituant pas la facture d’origine, le seul archivage papier ne suffit pas.

Seule exception : l’archivage des doubles des factures de vente. Le B.O.I. N° 4 du 11 janvier 2007 autorise à ne conserver qu’une copie électronique des factures de vente émises aux conditions suivantes :

  • Le document électronique doit être signé numériquement ou gravé sur un support non réinscriptible, afin d’en garantir l’intégrité

  • La date de son enregistrement doit être la plus proche possible de la date d’émission de la facture

 

Vous souhaitez vous faire aider pour la gestion de vos papiers professionnels ? Je vous accompagne dans la mise en place d’un système de classement fiable et pratique au quotidien !

 

 

 

 

 

 

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22/10/2019

L’histoire du rangement

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Nos intérieurs sont plus ou moins encombrés selon les personnes. En réponse à cet encombrement, le minimalisme devient tendance bien qu’il soit parfois perçu comme un retour en arrière, comme une privation du confort moderne.

Mais au fait, comment c’était avant ? Comment est-on passé de l’époque où le peu d’objets possédés étaient indispensable, à notre époque de consommation de masse ?

 

Quand a-t-on commencé à avoir besoin de ranger ?

 

A première vue, j’aurais été tentée de répondre les années 50, avec les trente glorieuses qui se sont d’abord traduites par le développement des achats de biens matériels.

C’est en effet à cette époque que de nombreux objets du quotidien ont été créés : le réfrigérateur, la télévision (en noir et blanc), le lave-linge, etc. En quelques années, le nombre de personnes possédant ces nouveaux objets avait alors grimpé en flèche.

 

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On pourrait alors penser que ce n’est qu’à partir de cette période que l’on a commencé à posséder plus que le strict nécessaire. Pourtant, Henry Ford (le fondateur de l’usine automobile Ford) écrivait déjà en 1922 :

« Nos ustensiles de cuisine, notre vaisselle, notre mobilier forment une liste qui aurait stupéfié le plus luxueux potentat d’il y a cinq cent ans. […] Nous ne faisons que nous embarrasser d’objets inutiles. On ne rend pas un compte exact de la quantité de travail et de matière qui ne servent qu’à fournir le public d’une foule d’articles uniquement faits pour être vendus, et qu’on achète que pour les garder chez soi, qui ne sont propres à aucun usage et finissent par être jetés au rebut sans avoir jamais rendu aucun service. » (Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, 1922)

Incroyable non ? Mais il faut tout de même noter qu’Henry Ford vivait aux Etats-Unis, pays où le développement de l’industrie et des objets de consommation s’est développé bien plus tôt qu’en France.

 

La consommation par foyer n’a cessé d’augmenter depuis plus de 50 ans

 

La consommation, toutes catégories confondues n’a cessé d’augmenter depuis le début des années 60, date des premières statistiques. D’après une étude de l’Insee réalisée en 2009, en 50 ans le volume annuel de consommation a triplé. Autrement dit, nous consommons aujourd’hui 3 fois plus qu’en 1960 (car la consommation n’a pas diminué entre 2009 et 2019).

Il faut dire que les 30 glorieuses sont passées par là, marquant  le développement de la consommation de masse.

 

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Cette augmentation inclut tous les types de services et de marchandises que nous utilisons. Le paiement du loyer (ou remboursement de crédit) y est donc inclus. Sans grande surprise, sa part a d’ailleurs augmenté alors que les dépenses en alimentation ont diminué. Bien entendu, il s’agit de moyennes, à très grande échelle.

Pourquoi la consommation est-elle trois fois plus importante ? Cela ne s’explique pas par l’augmentation des prix car les chiffres sont bien calculés en volume.

En réalité, de très nombreux produits et services se sont démocratisés en 50-60 ans et sont aujourd’hui tellement courants qu’on pourrait se demander comment on s’en passait avant : la voiture, le téléphone, internet, l’électroménager,… pour ne citer que les plus courants. A cela s’ajoute une augmentation des dépenses de santé et une baisse de l’autoconsommation alimentaire.

 

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Cette augmentation de consommation s’est corrélée avec le développement de la publicité, dont le but est bien de faire consommer au-delà de ses besoins.

Le concept de publicité est très ancien mais à l’époque il ne concernait pas des objets. La première publicité commerciale dans la presse française a vu le jour en 1836. Le but était de faire baisser le prix du journal. Les catalogues d’offres et produits sont apparus quelques années plus tard. La radio apparait en 1922 mais les spots publicitaires n’ont commencé qu’en 1928.

 

Même les conseils de rangement et d’organisation ne sont pas nouveaux

 

Les publicitaires ont compris dès le milieu du 20e siècle que les femmes contrôlaient une énorme partie des décisions d’achats. Les publicités ciblaient donc majoritairement les femmes qui se devaient de tenir leur foyer convenablement. En témoigne le nombre de guides et d’encyclopédies dédiés à l’aménagement et l’entretien intérieur édités après les années 50.

On trouve dans ces livres des conseils et astuces de rangement toujours d’actualité. 

Un exemple concret ? Dans l’encyclopédie de la femme et de la famille publiée en 1971 par Hachette, on évoque déjà la division des rangements grâce à des boites par exemple. Est également mentionnée la nécessité d’organiser ses placards en fonction de l’endroit où on les utilise et de la fréquence à laquelle on en a besoin. Même le désencombrement n’est pas en reste car une bonne ménagère se doit d’ « éliminer ce qui ne sert plus », en se laissant six mois pour se décider en cas de doute.

Dans un autre ouvrage paru en 1990, « Le grand guide de la maison par Hachette », on parle d’étiquetages, de faire du tri en jetant un objet lorsqu’on en achète un nouveau, de privilégier le don ou la vente plutôt que de jeter à la poubelle,…

Parmis les auteurs connus dans le domaine du rangement, Dominique Loreau a beau avoir publié son premier livre bien avant Marie Kondo (en 2009 vs 2016 pour Marie Kondo), on voit bien que le rangement est une affaire de bon sens, et ce depuis des dizaines d’années.

 

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Photo d’une commode au début des années 70
©Scoop Bouillaud

 

On peut tout de même observer qu’auparavant l’enjeu du rangement était de bien organiser sa maison : chaque meuble avait une fonction précise et une maison bien tenue devait contenir un ensemble d’objets indispensables.

Cet enjeu s’est modifié et consiste désormais plus à nous faciliter le quotidien et à nous faire gagner du temps. Le désencombrement prime d’ailleurs souvent sur le rangement en lui-même.

 

L’essor de la seconde vie et du partage

 

Si certaines astuces de rangement ne datent pas d’hier, on observe une évolution importante ces dernières années, notamment dans le désencombrement et le recyclage des objets.

La seconde vie existait déjà avant internet : les vide-greniers se sont multipliés depuis le début des années 1980, le premier relai d’Emmaüs a été créé en 1984,…

Il a été prouvé que le développement de la seconde main n’est pas lié à un manque d’espace (d’après une étude de Gabel et Debary 2011). De plus, une autre étude (Crédoc 2012) montre qu’en fonction des objets, la seconde main est plus ou moins pratiquée, et ceci sans y trouver de corrélation avec le manque d’espace ni avec l’usage d’internet.

Certains objets sont plus facilement revendus d’occasion que d’autres et facilitent donc la dépossession. Le marché de l’automobile d’occasion par exemple n’est pas nouveau et n’a pas eu besoin d’internet pour se développer. Les livres et les vêtements sont très fréquemment donnés. A l’inverse, le matériel électronique est plus souvent stocké ou jeté lorsqu’il est devenu inutile que revendu ou donné.

 

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Ces dernières années, le partage de biens a nettement augmenté. On passe progressivement de la propriété privée vers le partage et la mutualisation des usages. Deux personnes sur trois sont prêtes à partager leurs objets plutôt que de les posséder, un chiffre en constante augmentation car en 2014, ils n’étaient encore qu’un sur deux (source : enquête du Credoc 2018).

Mais ce nouveau mode de consommation n’est pas forcément lié à une idéologie écologique et collaborative. Le gain espéré est sans doute un moteur plus important. Par exemple Air b&b permet aujourd’hui de louer un logement qui aurait servi auparavant à loger des amis ou de la famille.  Le fait de partager permet de gagner de l’argent ou de réduire ses dépenses (comme le covoiturage par exemple).

 

 

En conclusion

 

Bien aménager son intérieur relève à mon sens plus de la logique que de méthodes miracles. Cela explique que rien ne soit vraiment nouveau dans ce domaine, du moins dans les livres, qui restent relativement généraux.

Le rangement se personnalise indéniablement car il n’y a plus une manière unique d’équiper et de ranger son intérieur. Le métier de coach en rangement, encore émergeant en France, se fait donc sur mesure en fonction des besoins de chacun.

De plus, le rangement tend à passer au second plan face au désencombrement, à la dépossession personnelle. Le partage et la seconde vie vont sans aucun doute encore se développer dans les années à venir.

On voit également une augmentation des données informatiques : échanges de mails au lieu de courriers, de photos numériques et divers documents. Il est indéniable que dans l’espace privé et surtout professionnel, la gestion de toutes ces données numériques sera à développer et à optimiser.

Si la possession physique et personnelle tendra à se réduire, l’organisation se déplacera dans les commerces de location et dans les données numériques.

 

 

 

 

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15/01/2019

Pourquoi ne tient-on pas ses résolutions ?

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Près de 2 personnes sur 3 prendraient de bonnes résolutions en début d’année.

Selon une étude menée par Toluna fin 2017, les Français voulaient perdre du poids à 38 %, faire plus de sport à 35%, avoir une alimentation plus saine à 28%, …

Mais aussitôt décidées, presque aussitôt abandonnées, n’est-ce pas ?

Pourquoi est-ce si difficile de tenir ses engagements ?

 

Différence plaisir immédiat / plaisir futur

Faire du sport vous apportera un gain futur (être en meilleure santé, perdre du poids,…) mais dans l’immédiat, ce n’est pas forcément le cas. En revanche, annuler sa séance sportive pour se prélasser devant une série apporte un plaisir direct.

La récompense future demande un effort de projection qui n'entraine pas le plaisir immédiat. Il est donc indéniable que seule une volonté féroce et un rappel régulier de ses objectifs permettront de tenir ses bonnes résolutions.

 

Changer ses habitudes

A la difficulté de résister au plaisir immédiat s’ajoute celle de rompre ses habitudes. Les habitudes déjà ancrées sont difficiles à modifier, il s’agit parfois même de réflexes.

Heureusement, rien n’est définitif. On peut tout à fait changer ses habitudes, bien que cela demande un peu de rigueur durant la phase de mise en place. La durée nécessaire pour changer une habitude varie fortement d’une personne à une autre, mais aussi selon la difficulté de la nouvelle habitude à prendre. Il faut donc faire preuve de patience et de persévérance.

sport-resolutions 

Un conseil pour parvenir à changer ses habitudes : ne faire qu’un changement à la fois. Quand on est motivé à faire des changements, on a envie d’aller vite, de tout faire en même temps. Mais prendre des habitudes demande du temps et parfois de l’énergie (perdre du poids, faire du sport,…). Mieux vaut donc faire les choses de manière plus lente mais certaine.

Vous avez déjà des habitudes bien ancrées comme se bosser les dents à la même heure chaque jour. Si cela est possible, caler votre nouvelle habitude avec une habitude déjà ancrée peut également vous aider à la maintenir car vous avez moins de risque d’oublier de faire votre nouvelle tâche.

 

Comment rester motivé ?

Au vu de ces difficultés naturelles, comment faire pour réussir à tenir ses engagements ? On peut parler de volonté mais ça reste un peu vague.

Plusieurs astuces peuvent vous aider :

Détailler au maximum et  de manière précise les actions à faire : ne pas lancer vaguement une nouvelle résolution sans avoir réfléchi à la manière concrète de la mettre en œuvre. Le but est de vous projeter au maximum.

Pour cela, pensez à la méthode S.M.A.R.T :

  • Spécifique : il doit être personnalisé, clair et précis
  • Mesurable : en quantité ou en qualité
  • Acceptable : l’objectif doit représenter un défi et être motivant
  • Réaliste : il doit être atteignable pour éviter l’abandon
  • Temporellement défini : définir une date limite, ne pas rester vague avec des termes tels que « rapidement », « prochainement »,…

 

Evitez donc d’être trop ambitieux : en détaillant son action, on peut parfois constater que nos objectifs sont bien trop difficiles à atteindre et donc voués à l’échec. Pour le moral et la confiance en soi, mieux vaut atteindre, voire dépasser son objectif, plutôt que d’échouer à coup sûr.

Une fois le plan d’action détaillé, planifiez au maximum

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Et vous, avez-vous  décidé de prendre de nouvelles résolutions en ce début d’année ? Si vous ne les avez pas tenues,  rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls : 88% des bonnes résolutions échoueraient… de quoi bien déculpabiliser !

 

 

 

 

 

 

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